J’ai un sofa.

J’ai un sofa. Et pas juste un sofa, un sofa-lit, pour pouvoir accueillir une personne de plus. Par contre, je croyais qu’il était plus beau. Sur le site web Ikea, il était mieux, mais bon, c’est Ikea.

Début, 19h15. Fin, 21h15. Tout seul et ma musique (Chromeo, DJ Champion). Même si le manuel disait que ça me prenait un ami. Il n’en vende pas chez Ikea, des amis. Ça serait drôle pouvoir se monter des amis.

J’étais excité, prêt à affronter cette bête en sept morceaux et quatre sortes de vis. Le manuel était bien fait. Mais c’est vrai que ça prend un peu de jugeotte, genre savoir lire entre les images. Et mon sofa était le L droit. Évidemment le manuel, lui, le gauche. Pour moi, c’est comme un gros jeu Tétris, un puzzle gigantesque. Sauf que je ne gagne pas de point. Mais à chaque étape, je levais le poing en l’air, à la Tiger, enragé. Grr.

Une erreur seulement (toute petite), une vis pas vissée (je jure qu’elle ne rentrait pas à sa place), un gros forçage à mi-chemin (c’est là que j’aurais eu besoin d’une amie) pour entrer les deux morceaux ensemble (pourtant, normalement je suis bon là-dedans), les avant-bras et le bas du dos mous plus tard, j’ai un sofa-lit.

Mais vide, sans coussin, dans un grand salon pas de télé, ni meuble-télé, ni table de centre, ni de tablette, ni d’étagère et ni de siège pour une personne. Plus tard.

Aujourd’hui, chambre d’invités.

Quel homme manuel je deviens. Et j’ai même pris le temps de faire une brassée de linges sales en même temps. Quand on dit qu’un homme sait s’occuper de lui.

« Cours Dean cours.

Les séries débutent. »